Degrés d’attitude

1995 - 2005

Dix années d’art contemporain

2000

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MOTIF 
POUR PEINDRE


Janusz Stega


Du 12 mai au 4 juin 2000
Digne-les-Bains
Galerie du Cairn
Musée-Promenade
de la Réserve géologique 
de Haute-Provence



Textes du catalogue
par :

Michel Motré
Inspecteur d’académie, 
inspecteur pédagogique régional des arts platiques

Jacques Collina-Girard
Préhistorien

Yves Gerbal
Critique d’art

Michel Maffesoli
SociologueMotif_pour_peindre.htmlMotif_pour_peindre.htmlExpositions_Janusz_Stega.htmlMotif_pour_peindre_Txt_MMO.htmlMotif_pour_peindre_Txt_JCG.htmlMotif_pour_peindre_Txt_YG.htmlshapeimage_3_link_0shapeimage_3_link_1shapeimage_3_link_2shapeimage_3_link_3shapeimage_3_link_4shapeimage_3_link_5
Les expositions 
de Janusz Stega
avec Degrés d’attitudeExpositions_Janusz_Stega.html

Au cœur du « trajet anthropologique »


Quand rien n’est important, tout a de l’importance. C’est bien ainsi que l’on a pu envisager une autre conception de la société. En d’autres termes, le tissu social non plus comme « produit » fini, mais bien comme issu de l’entrecroisement, multiforme, de tous ces minuscules fils que sont les actes, pensées, sentiments anodins vécus au jour le jour.


C’est ainsi, aussi, que l’on peut comprendre le travail de Janusz Stega pour lequel la symbolique du tissage semble, justement, représenter l’essentiel de l’acte de créateur.


La sensibilité artistique a, toujours, la prescience aiguë du combat permanent existant entre la  matière et l’esprit, le  statique et le dynamique, la contrainte et la liberté, ou, pour le dire en reprenant une image de la psychologie des profondeurs, entre l’ombre incarnée des sens et de la passion et la lumière éthérée de la raison.


Comment lier les deux ? Comment vivre leur synergie ? Voilà bien, aussi, ce qui constitue la banalité de base de celui entendant faire de la vie une œuvre d’art. C’est-à-dire, le formulant ainsi ou pas, de celui qui, dans le quotidien, met l’accent sur l’aspect qualitatif de l’existence.


Exigence de plus en plus forte en cette post-modernité naissante. Écrivant l’histoire de sa vie, Oskar Kokoschka remarque que les Grecs avaient su regarder le fatalisme droit dans les yeux : on ne peut échapper à une vie que nous devons finalement vivre. C’est ainsi dit-il, que l’on est « purifié par le destin, et que l’on comprend que le libre arbitre n’est qu’un sophisme ». Je rajouterai que c’est une telle « purification » qui permet à l’œuvre d’art de s’épanouir.


Sur le terreau de la nécessité croît ce bel ouvrage qu’est l’existence, tout comme le fumier permet l’éclosion de la fleur suave. Il me semble, parmi d’autres pistes possibles, que c’est ce que nous donne à voir l’œuvre de Janusz Stega : le dynamisme de la matière se réalisant à partir de l’enracinement de l’esprit.


Ici la transcendance ne s’oppose plus à l’immanence, elles entrent en étroite synergie, et par là même induisent une intense méditation : celle où le mouvement se suspend.


Nous sommes ici au cœur du « trajet anthropologique ». Celui du rapport étroit entre la subjectivité et les « intimations » objectives de la nature, de la terre dont nous sommes pétris.


Sagesse de vrai humaniste sachant reconnaître un tel enracinement et fournissant, par là même l’exaltation du clair-obscur de toute vie.


Michel MAFFESOLI

Le diaporamaMotif_pour_peindre_diaporama.html
Janusz Stega, Dalle à motifs (détail)Motif_pour_peindre_Txt_MMA_files/Catalogue%20Stega_1.pdf

Le catalogue

en pdf (17 Mo)