Degrés d’attitude

1995 - 2005

Dix années d’art contemporain

1998

Du 8 au 25 juillet 1998

Marseille

Friche de la Belle-de-Mai

Le site de Robin Vokaer

Robin Vokaer

(...) A la fois rude et solidement pensée, la poétique de Robin Vokaer est indissociable de la connaissance profonde des matériaux choisis - pierre et bois - et d’un séjour qu’il fit dans les Avins en Condroz, participant à la réalisation d’œuvres in-situ. Ce séjour lui a donné le goût de ces pièces abstraites qui, bien qu’elles soient conçues pour l’intérieur, paraissent illimitées. C’est qu’il s’agit d’une abstraction... concrète, nourrie d’une réflexion en profondeur sur l’espace et de rêveries sur le patrimoine architectural. C’est une œuvre habitée qui doit la chaleur de sa présence à une sorte de logique poussée entre le matériau, la pratique du sculpteur et la ligne esthétique. «Le volume, confie Vokaer, n’est jamais creux. Il est composé de différents éléments qui s’imbriquent de telle façon que la construction de la pièce se lit en surface. Les jeux de surfaces sont les reflets de l’organisation intérieure. La dynamique vient du centre de la sculpture, de son architecture intime, toujours à explorer.»

(...) Mariant avec bonheur des valeurs contradictoires comme la monumentalité du volume et le «chant» des surfaces, la rigueur de la construction et la sensualité des matériaux, la simplicité géométrique et la pondéralité de pièces dont il se plaît à fausser l’aplomb, Vokaer se situe dans une conception de la sculpture qui flirte avec l’élément architectonique bien que les formes définies soient imaginaires.

(...) Il n’est pas indifférent de savoir qu’il s’inspire toujours de croquis préalables jusqu’à ce qu’une idée s’impose et finisse par se couler dans le matériau qui lui convient le mieux.

(...) « Il n’y a dans ce que je fais aucune tentation baroque, de désir de suggérer ce qui n’est pas. Je ne tiens pas à tourmenter les volumes pour donner l’illusion de quoi que ce soit mais à conserver la vérité des matériaux et des lois physiques auxquelles ils obéissent. D’où ce répertoire de formes simples qui est le mieux à même de mettre en valeur les qualités particulières du bois ou de la pierre et de s’ouvrir à la lecture d’autrui.»



Danièle GILLEMON

Le Soir. 12 mars 1997