Degrés d’attitude

1995 - 2005

Dix années d’art contemporain

1996

Le site de Charles Gouvernet

Du 7 au 23 juin 1996

Mouscron (Belgique)

Centre Marius-Staquet

Volatites attitudes et cases espaces (détail)

La lutte de Jacob contre l’ange, pour une fois, n’a pas lieu dans la peinture, mais dans l’atelier. L’ange, bien qu’immatériel au-delà de ce que peut être un ange, n’en est pas moins infiniment redoutable. Son être insaisissable en fait un très mauvais modèle. Pour le coincer, l’artiste se donne donc tous les moyens de représentation et de non représentation en sa possession. Ce qui explique la complexité des techniques, superposées, brouillées, hachées au-delà du reconnaissable. A tel point qu’il n’est plus question pour le spectateur de les identifier ou de les nommer, mais simplement d’en admettre la validité par rapport au climat voulu. Qu’il pleuve des réseaux serrés de traits, qu’il neige des griffures mettant à nu le papier, qu’il vente en terrible tempête emportant la figuration pour laisser entrer par flots sourds la lumière, il ne sera question que de climat.


François BAZZOLI


Charles Gouvernet n’a cessé de s’attaquer à la peinture et à ses enjeux. Avec acharnement, sur tous les fronts, il s’est heurté à l’implacable rigidité de la couleur et des formes. Il n’en continue pas moins de chercher, obstinément, refusant de se circonscrire à des paradigmes, trop rassurants pour être vraiment honnêtes. Il ne craint ni la figuration, ni l’impression, ni la conception, ni la cognition... Mais, par dessus tout, c’est sur la conscience du néant qu’il s’appuie pour bâtir une œuvre de plus en plus cohérente, de plus en plus fragile.


Frédéric KAHN


Rien d’ostentatoire dans ton œuvre ; corps nus et volatiles sont ces “mouvements de nature” que ton geste - à la fois enlevé et retenu - ne fait que redire à coup de traits et de retraits, de noir et de blanc. Noircir, effacer, le souci de représentation a fait place à une tout autre exigence. En cessant de ménager l’apparence des choses, c’est l’apparence de la peinture que tu mets à mal.


Annie CHEVREFILS-DESBIOLLES