Il y a dans son monde beaucoup d’objets apparemment dissemblables, sans parenté compréhensible mais qui s’arrangent fort bien les uns des autres en attendant que lui, Max Fabre, vienne s’intéresser à eux.
En outre, ils se renvoient la balle. Prenez-en deux que vous jugerez dissemblables au possible : vous vous apercevrez qu’ils s’entendent comme larrons en foire pour vous berner.
Olivier COUSINOU
Il a connu Picasso, Masson, Dubuffet, dans les années cinquante, sur la Côte d’Azur. Il a traîné à Vence, à Nice, ses belles années de jeune peintre. Il a habité pendant vingt-cinq ans à Paris. Il a vécu avec une artiste qui est morte trop tôt et qui était très belle. Max Fabre a, comme on dit, un passé. Mais sa façon d’être toujours dans le présent, c’est de ne pas vouloir s’arrêter de changer. Car rien n’est moins systématique que l’œuvre de Max Fabre. Ce n’est pas rien, tout de même, d’avoir devant les yeux une œuvre qui reste obstinément multiple, définitivement polymaniérée...
Dans ce siècle de “fusain à bille”,
Je sais que le crayon de Max
A une pointe de diamant noir aux reflets écarlates
Et qui trace sur la feuille, les signes justes des fièvres
De ce monde malade
Que la tendresse de son dessin soulage.
Richard MARTIN
Parfois je me demande qui mieux qu’un artiste peut ressentir profondément la création qui habite l’autre, son égal ?
Max, à l’opposé de Giogio Morandi exprime un caractère pictural intimement “multifacial”.
Ce n’est pas avec le regard linéaire et souvent futile des marchands d’art que nous pourrons pénétrer l’âme de son œuvre.
Son travail artistique est réservé aux attentifs, aux personnes sensibles et profondes, ceux qui ressentent “bouger leurs tripes” et qui ne sollicitent pas seulement leurs yeux et leur mental devant l’une de ses peintures.
Max Fabre
1928-2020
Biographie
Max Fabre
au musée
Tomi Ungerer